La vie après le pétrole : de la pénurie aux énergies nouvelles
/ Jean-Luc Wingert ;

Préf. de Jean Laherrère. Editions Autrement : Paris, 2005.
Résumé de Pascal PREVOST, 2005.


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Préface.


Le mode de vie américain, modèle en soi, repose sur des ressources énergétiques supposées sans limites, bon marché et pour une consommation toujours croissante, comme si consommer (ou avoir plus que le voisin) était le bonheur.

Un des résultats : 300 millions d'obèses dans le monde et un taux de pollution jamais égalé. La nourriture est transportée en moyenne sur 2000 kilomètres parce que le transport ne coûte rien.

Le consommateur américain utilise 8 tonnes équivalent pétrole par an soit 2 fois plus que l'européen pour un niveau de confort équivalent. Il utilise 5 fois plus que la moyenne mondiale et 15 fois plus qu'un indien.

Le consommateur européen utilise moins d'énergie car les taxes à la consommation sont plus élevées. Il est normal que ce soient les consommateurs qui paient et pas les contribuables comme le voudrait les compagnies quand elles se retournent vers l'Etat providence plutôt que vers les clients comme ça a été le cas récemment avec l'augmentation des prix de l'essence. Il faut savoir que le pétrole est considéré comme cher alors qu'il l'est deux fois moins (en monnaie d'aujourd'hui) qu'en 1980.

La seule solution pour résoudre les problèmes futurs relatifs à l'énergie est que celle-ci soit facturée à son coût réel. Il faut supprimer toutes les formes de subventions. Le coût de la flotte américaine qui assure la circulation du pétrole dans le golfe persique est facturé au contribuable américain. Les recettes iront au développement des énergies respectueuses de l'environnement.

Il n'y a pas d'alternative unique au pétrole en quantité suffisante et il faudra compter sur des alternatives multiples.

La notion de pic pétrolier suivi de déclin est rejetée par de nombreuses personnes convaincues du progrès illimité de la science et des technique ou niant inconsciemment cette idée. Les hommes politiques ne veulent pas parler de catastrophe, car cela supposerait qu'ils apportent des remèdes, ce qu'ils savent impossible. Avec d'autres géologues pétroliers à la retraite, qui ont une expérience certaine dans l'industrie pétrolière et accèdent aux données souvent confidentielles, Alain Perrodon, Colin Campbell et Jean Laherrère informent simplement le public à travers l'APSO (www.peakoil.net).




Introduction.


Un événement historique majeur : la déplétion.

Le pétrole va disparaître, lentement mais sûrement. Entre 2010 et 2020 la production journalière de pétrole va atteindre son maximum avant de commencer à décroître selon un phénomène qui s'appelle déplétion. Le pétrole ne fera qu'inaugurer un longue série puisque gaz naturel, charbon et uranium vont suivre.

L'utilisation de l'énergie est un déterminant fort de nos sociétés, fréquemment sous-estimé. La société dans laquelle nous vivons est façonnée par plus de deux siècles de consommation de combustible fossile bon marché. D'ailleurs, une des caractéristiques fondamentales de l'industrie pétrolière est d'avoir toujours du lutter contre la surproduction, d'où l'apparition rapide de quotas.

Le pétrole est devenu un enjeu de pouvoir, la maîtrise de son abondante production allant de pair avec le contrôle des leviers de société. Plus de pétrole = plus de valeur créée.


Le pétrole, acteur caché de tant d'exploits.

La dissimulation des enjeux autour du pétrole a trop bien fonctionné puisque le drame de sa déplétion demeure encore ignoré du grand public. Le véritable impérialisme n'est peut-être pas celui des Etats-Unis mais celui de l'industrie pétrolière qui a mis le modèle américain à son service.


Une dissimulation à hauteur des enjeux.

Le pic pétrolier et la déplétion ont été dissimulés par les organismes officiels sous le contrôle de Washington (Agence Internationale de l'Energie, USGS).


Les gouvernements n'ont pas de plan B.

Il n'existe pas d'alternative clef en main au pétrole. Les transports sont le principal point faible quant aux alternatives envisagées. Leur rôle est important puisqu'ils assurent la logistique de l'économie mondialisée. Nous allons donc devoir encore apprendre à améliorer notre l'efficacité énergétique. Le dérèglement climatique est essentiellement provoqué par l'effet de serre, l'effet de serre étant lui même liée à l'utilisation des hydrocarbures. Sans effet de serre la température serait de – 18°c sur terre, c'est son excès qui pose problème. Toutefois ses conséquences sont ressenties comme diffuses et lointaines. Cela ne rend finalement aucune remise en cause strictement impérieuse. La déplétion en revanche s'imposera à nous. Son impact sera majeur si aucune mesure n'est prise. En remplacement du pétrole les risques sont grands quant à l'usage massif du charbon (davantage de gaz à effet de serre que le pétrole) et la déforestation (utilisation de la biomasse).

Les Etats-Unis ont eu une réaction de panique en s'emparant du magot iraquien. Bientôt, le modèle américain va devenir caduc. Même les américains ne pourront plus se l'offrir.



Première partie.

Vers un choc pétrolier.



Chapitre 1.


L'omniprésence du pétrole.



Il y a un siècle et demi l'utilisation du pétrole se limitait au graissage des roues de charrette et surtout à l'éclairage (pétrole lampant). Depuis ses qualités (abondance, facilité de stockage et d'exploitation) l'ont conduit à d'autres usages. Principale débouchée le transport. Les armées ont aussi très vite profité de l'avantage stratégique qu'il offrait (mobilité).

Le pétrole est devenu le pilier du fonctionnement de nos sociétés au point qu'on n'imagine plus remettre en cause son abondance.


Des propriétés dignes d'intérêt qui en ont fait la première source d'énergie au monde.

L'aventure moderne de l'industrie pétrolière débute en 1859, année du premier forage d'un gisement aux Etats-Unis. Jusqu'alors on se contentait de récupérer le pétrole qui suintait à la surface. Rien n'avait été prévu pour le transporter et le stocker. Les barils de Whisky et de harengs (159 litres) furent réquisitionnés. Bien que des techniques de forage similaires aient été employées auparavant en Europe et en Chine c'est aux USA que la collecte du pétrole prit son essor et devint industrielle. En 2003 Exxon Mobil (compagnie pétrolière crée par Rockfeller) est la société ayant réalisé le plus de bénéfices au monde.



Genèse du pétrole.

Le pétrole et le gaz naturel se sont constitués au cours d'un même processus comportant quatre étapes :

1. La genèse débute il y a plusieurs millions d'années.

Du plancton et des algues marines meurent et se déposent au fond des océans dans une boue. La boue s'enfonce et devient une roche.

2. Au bout de plusieurs millions d'années cette roche s'enfonçant la température augmente et vers moins 2000 mètres le pétrole se forme puis vers moins 5000 mètres le gaz naturel.

3. Sous l'effet de la pression le pétrole et le gaz remontent.

4. Parfois, lors de leur remontée, pétrole et gaz sont piégés par une roche imperméable et forment un réservoir.


Raffinage du pétrole.

Le pétrole brut est un produit qui doit être raffiné et décomposé pour pouvoir être utilisé. Il est décomposé en essence, fioul, kérosène ou gazole dans des proportions variables selon son origine. Le Brent (mer du Nord) fournit 35% d'essence. Le Boscan 4%. Les raffineries sont généralement situées dans les pays consommateurs pour des raisons de facilité de transport et de stratégie.


Le pétrole, la source d'énergie indispensable aux transports.

On estime que dans le monde 95% des déplacements effectués utilisent comme propulsion le couple pétrole-moteur à explosion.

Le pétrole n'est pas cher et beaucoup de coûts sont externalisés (pollution, infrastructures routières, frais liés aux accidents…) car à la charge de la société et non des consommateurs. Le coût élevé du transport ferroviaire est dû au fait que les frais d'entretien des voies ferrées sont à la charge de l'utilisateur.


Chauffage et production d'électricité.

Un peu lus d'un quart de la production de pétrole est transformée en fioul destiné au chauffage.

Le dixième du pétrole mondial est destiné à la production d'électricité.


La pétrochimie et ses prodigieuses matières.

Aujourd'hui 8% du pétrole brut est utilisé par l'industrie pétrochimique pour la production de produits de synthèse dont le plastique.


Au service de l'agroalimentaire.

Aujourd'hui on doit investir sous forme d'hydrocarbures deux fois plus d'énergie (mécanisation, engrais industriels) que l'on en récolte sous forme de calories comestibles.



Chapitre 2.


La déplétion et le pic de production.


La production de pétrole a décliné aux Etats-Unis en 1970. Le géologue Marion King Hubbert a mis au point une méthode permettant de prédire ce pic dès 1956. Le pic de production mondiale selon cette méthode aura lieu en 2015 et la dernière goutte de pétrole coulera en 2150 (date arbitraire). La déplétion est le nom du phénomène de décroissance de la production survenant une fois le pic atteint. La courbe de production mondiale de pétrole est égale à la courbe de consommation. Il n'y a pas de stock à part stratégiques (3 mois d'autonomie).


Que signifie : "Il reste quarante années de pétrole" ?

On exprime souvent le pétrole en années de production, on parle de ration R/P (réserves divisées par production). Ce ratio est trompeur parce qu'il postule une consommation constante et fait abstraction du débit de production. Il laisse entendre que la production restera stable pendant 40 ans puis tombera à zéro. Hors le phénomène de déplétion est progressif. En toute rigueur il faudrait dire "les réserves mondiales de pétrole représentent 40 fois la production annuelle actuelle". Ce ratio était de 30 dans les années 70 et laisse croire qu'il n'est pas nécessaire de s'inquiéter parce qu'on découvre toujours du pétrole.


Le mécanisme de déplétion est lié au rythme de remplacement des gisements épuisés.

Ce sont les difficultés croissantes dans le découverte et l'exploitation de nouveaux gisements qui vont conduire à une baisse de la production. Les gros gisements sont de plus en plus rares. Après le pic de production l'exploitation se fera dans des conditions moins favorables (gisements de petite taille, plus difficiles à trouver, conditions d'exploitation plus complexes). Les types de pétrole plus difficiles à exploiter, appelés pétroles non conventionnels, prennent une part de plus en plus importante dans la production mondiale.

Les gisements les plus importants ont plus de trente ans. La production mondiale (40%) est concentrée sur une centaine de grands gisements sur un total de 20 000 gisements. Lorsque ces gisements géants vont se tarir il sera impossible d'en compenser le déclin.




Chapitre 3.


Les réserves mondiales en question.



Le pétrole est une ressource naturelle non renouvelable présente en quantité finie dans le sous-sol. La réalisation de prévisions fiables nécessite de connaître le montant des réserves mondiales. Quelle quantité de pétrole nous reste-t-il à produire et quelle est la fiabilité des chiffres officiels ? Une opacité des données pétrolières est entretenue par des enjeux non avouables. Il faut distinguer réserves et ressources. Réserves = ensemble du pétrole présent dans le sous-sol. Ressources = ce qu'on peut en extraire. Les définitions des réserves sont faites pour répondre aux objectifs de ceux qui les réalisent.

Trois types d'entités effectuent des estimations : agences ministérielles, compagnies pétrolières et consultants "indépendants". Chacun utilise ses propres définitions pour ses propres besoins.

Un tiers des réserves déclarées par l'OPEP n'existent pas. L'OPEP, créée en 1960 à Bagdad, est l'organisation des pays exportateurs de pétrole et regroupe onze des plus importants pays producteurs au monde. Ses réserves représentent les ¾ de celles de la planète. Son objectif est de stabiliser le cours du baril à un niveau qui convient aux pays membres. Ses chiffres sont surévalués de 40%. Les réserves des compagnies pétrolières représentent 15% des réserves mondiales, les 85% restant étant la propriété des compagnies nationales des pays producteurs.

Il existe de véritables sociétés d'espionnage vers lesquelles se tourner pour obtenir des chiffres réalistes. Elles vendent leurs données très cher. L'ASPO (association for the study of peak oil and gas, association pour l'étude du pic pétrolier) donne ces informations gratuitement estimant qu'elles ne doivent plus rester secrètes. Colin Campbell et Jean Laherrère sont les membres fondateurs.

Les données pétrolières seront soit politiques (démagogiques) ou techniques (plutôt confidentielles). Les données techniques constatent une baisse de la production depuis les années 1980 alors que les données politiques augmentent dans le sens du rassurant. Les données politiques suivent la réglementation boursière. Nous arrivons à une situation inédite puisque le montant des données politiques rejoint celui des données techniques. Les données politiques n'ont plus de marge de manœuvres. Les découvertes mondiales ont atteint leur sommet en 1965. Depuis cette date les quantités de pétrole découvertes sont globalement à la baisse. Les espoirs reposent sur le pétrole "non conventionnel" mais leur rentabilité est incertaine. L'énergie investie pour l'énergie récupérée présente un faible rapport. Le pétrole non conventionnel a un débit inférieur au conventionnel. Sachant que la question du pic pétrolier et de la déplétion sont liés à un problème de débit il convient d'être prudent lorsque l'on aborde la question des réserves non conventionnelles. Les différentes sources officielles ne s'accordent pas sur le montant exact de la production annuelle actuelle. Cela vient de la définition qui est retenue du pétrole non conventionnel.

- BP : 74,35 millions de barils produits par jour en 2001.

- AIE : 71,48 millions de barils produits par jour en 2001.

- World Oil : 67,70 millions de barils produits par jour en 2001.

- OPEP : 65,49 millions de barils produits par jour en 2001.

- Oil and Gas Journal : 63,69millions de barils produits par jour en 2001.


Estimer les réserves ultimes mondiales.

Le pic de production interviendra lorsque la moitié des réserves ultimes mondiales (ensemble du pétrole récupérable y compris celui qui reste à découvrir) seront consommées.Les réserves à découvrir peuvent facilement être déterminées.

Les réserves ultimes de pétrole conventionnel ainsi obtenues sont de 2050 milliards de barils. Nous avions consommé 940 milliards de barils fin 2004.





Chapitre 4


Quelle date pour le déclin de la production mondiale ?



Un nombre croissant de pays voient leur production entrer en déclin.

Depuis un siècle et demi, augmenter la production de pétrole se fait en augmentant investissements et explorations. Mais aujourd'hui hausse des investissements ne rime plus avec augmentation de la production.

Il y a une différence de point de vue sur la date pour le déclin de la production selon que ce sont les géologues ou les analystes financiers qui parlent.


Les estimations en cours.

La date du pic est sensible à des facteurs non géologiques. Si l'offre est insuffisante par rapport à la demande le pic va avancer, si la demande est trop faible il va reculer.


Agence internationale de l'énergie.

Créée à l'initiative des Etats-Unis en 1974, au lendemain du choc pétrolier. Ses 26 membres comprennent les pays occidentaux les plus riches. Ses trois objectifs sont de répondre à une pénurie temporaire de pétrole, de coordonner les politiques énergétiques et de maintenir le prix du baril suffisamment bas faisant ainsi contrepoids l'OPEP. Elle ne prévoit pas de pic de production. L'AIE commence par estimer la demande mondiale puis le niveau d'investissement pour y répondre. Bien entendu l'AIE n'admet pas qu'elle travaille de cette manière. Elle reconnaît toutefois que les réserves risquent de poser problème à l'avenir.


Autres prévisions.

Les compagnies pétrolières, à part Total, n'avancent pas de prévisions car il est délicat pour elles d'évoquer les surévaluations des réserves de l'OPEP. Total annonce un pic vers 2025.


Le pic de production mondial autour de 2015.

L'estimation de l'PASO semble la plus solide. Pic entre 2010 et 2020 toutes choses restant égales par ailleurs.



Chapitre 5


Un choc pétrolier d'un nouveau genre



Il semble que la date où la demande de pétrole n'a plus été en mesure d'être satisfaite a été atteinte fin 2004 alors qu'auparavant cette industrie était caractérisée par la surproduction.


Quelques enseignements des chocs pétroliers passés.

Si le prix du pétrole augmente beaucoup la consommation diminue très faiblement.

Au début des années 1970 de nombreux intérêts convergent pour faire augmenter le prix du brut (expulsion des majors des pays producteurs et recherche de nouveau gisements plus difficiles à exploiter ; augmentation du prix des pays exportateurs ; volonté des USA de distancer les autres pays). Mais l'embargo décidé par les pays de l'OPEP est brutal pour faire levier sur les Etats-Unis afin d'obtenir la libération des territoires occupés par Israël. Le prix du baril passe de 2,9 à 5,11 et s'envolera jusqu'à 22,6 dollars. Les choses finissent par rentrer dans l'ordre et au final le prix du baril se stabilise à 11,65 dollars. Après cette douloureuse prise de conscience par l'occident de sa dépendance des mesures seront prises (chasse au gaspi, stocks stratégiques). Le choc de 1973 marque la fin des 30 glorieuses et par une crise économique et énergétique et met un frein à l'augmentation continue de la production. En 1979 éclate un deuxième choc pétrolier lié à la révolution islamique en Iran qui provoque des ruptures d'approvisionnement comparables à celles du premier choc. En 1986 le contre-choc (diminution des prix par deux) fait repartir la consommation à la hausse.

Il existe quelques différences importantes entre les chocs pétroliers passés et à venir. Le pétrole est aujourd'hui seulement utilisé là ou il est irremplaçable. Le rythme des baisses sera différent. Plus faible mais sur une plus longue durée. La série de chocs que nous allons vivre ne sera pas soudaine et d'origine politique mais physique et anticipée.


Les prémices du déclin.

L'approvisionnement en pétrole se fait à flux quasi tendu et les capacités excédentaires de production se réduisent laissant prise à une rupture imminente des approvisionnements. Dans la période post-pic les ruptures d'approvisionnement seront fréquentes.


Les scénarios de passage du pic.

On distingue sept scénarios qui ne s'excluent pas les uns les autres :

- choc brutal et destruction de la demande,

- choc progressif avec adaptation de la consommation ,

- prix négociés entre importateurs et exportateurs,

- plateau ondulé où les prix oscillent entre plafond de production et dépressions

économiques,

- économies d'énergies avec information du public,

- entente entre pays producteurs et consommateurs portant sur la réduction

progressive de l'utilisation du pétrole,

- appropriation des réserves par la force.


Des cow-boys au Moyen-Orient.

G.W. Bush, très intéressé par les affaires pétrolière, avait connaissance dès son installation à la maison blanche de l'arrivée proche du pic mondial. L'intervention des USA en Irak est fortement liée à l'or noir et à sa monnaie d'échange le billet vert. En envahissant l'Irak les Etats-Unis jouissent d'un contrôle sur ses voisins : l'Arabie saoudite et l'Iran.

L'Irak de Saddam Hussein avait choisi de vendre son pétrole en euros depuis 2000. La généralisation de cette pratique constituait un risque important d'affaiblissement du dollar. La moitié du commerce international étant libellé dans sa monnaie les USA peuvent faire marcher la planche à billets sans risque pour leur économie. Saddam possédait bien une arme de destruction massive… du dollar.







Seconde partie.

Vers un recul de la mondialisation ?




Chapitre 6


Une nouvelle révolution énergétique



L'inéluctable baisse de la production de pétrole sera une première dans l'histoire de l'humanité. Une adaptation forte de nos sociétés va s'imposer, mais quelle sera sa nature ? Le processus d'adaptation a commencé à l'issue du premier choc pétrolier (1973).

La révolution énergétique va s'opérer de la même manière que la révolution industrielle qui s'inscrit non pas dans la découverte de la machine à vapeur et du charbon mais dans un processus long de mutations sociales et de contraintes liées à l'exploitation des ressources naturelles (la surexploitation du bois en l'occurrence).

Le système énergétique médiéval était constitué exclusivement d'énergies renouvelables (mécanique humaine et animale, éolien et hydraulique, bois et charbon de bois permirent le développement des forges et des tanneries) et aboutit à un choc "forestier". Les surfaces destinées aux forêts et à l'agriculture arrivaient à saturation et cela fit éclater de véritables insurrections contre les maîtres des forges car les nouvelles technologies engloutissaient toujours plus de charbon de bois et en laissaient de moins en moins pour le chauffage et la cuisine. Face aux limites trois voies furent explorées. L'amélioration du rendement des filières traditionnelles existantes, la création de nouvelles filières (charbon de terre) et prélèvement des ressources à l'extérieur du royaume (colonisation, esclavage).


Les premiers pas du charbon.

C'est la hausse du prix du bois qui rendit compétitif le charbon (de terre) connu depuis déjà fort longtemps mais peu apprécié. L'emploi du charbon n'est pas consécutif à une brillante invention (la machine à vapeur) mais à une exploitation inconsidérée du bois.


Le moyen âge dans une impasse sociale.

Peu avant la révolution industrielle une mutation du mode de contrôle des forces de production s'opéra. Un système énergétique, quel qu'il soit, se définit :

- d'un point de vue technique par les sources d'énergie employées et les

convertisseurs utilisés (appareils de chauffage, moyens de transport…),

- d'un point de vue social par le mode d'appropriation des filières techniques et des

surplus dégagés.

Le mode de contrôle du système énergétique en place au début du Moyen Age était particulièrement simple : le seigneur possédait la terre ainsi que les cerfs qui la cultivaient. Il investissait dans la construction de moulins mais leur utilisation était obligatoire et soumise à une taxe (banalité). Ce contrôle strict empêchait le développement de projets concurrents. Seule l'Eglise était en mesure de le faire, possédant terres et moulins, ce qui affaiblit finalement le monopole seigneurial. Progressivement la branche la plus aisée de la population (artisans, commerçants et bourgeois) put acquérir grâce à ses propres moulins une autonomie énergétique sur un mode capitalistique.

La révolution industrielle débuta en Angleterre avec les filatures de coton vers la fin du XVIIIème siècle. Les anglais tirèrent avantage de leur flotte pour organiser un commerce.


La révolution industrielle, pur produit du système énergétique anglais.

Le passage d'un système énergétique à un autre est entraîné par deux grands types de processus : ceux qui relèvent du contexte technique et écologique et ceux qui relèvent du contexte social, économique et politique.

Le développement des manufactures et des filatures renforça la tendance à l'accumulation capitalistique et à sa rentabilisation. Le principe capitaliste se structura et se développa avant l'arrivée de la machine à vapeur qui n'eut pas pour but d'alléger le travail des tisserands mais bien de produire plus vite et moins cher. C'est bien la manufacture qui rend possible la machine à vapeur et non l'inverse. Le développement de l'industrialisation et des mines de charbon renforça la mise en place d'un système nouveau conduisant à la domination de la classe ouvrière.

La révolution industrielle se propagea lentement en Europe puis dans le monde entier. L'Angleterre possédait tous les atouts : les mines étaient près des côtes et les débouchés commerciaux assurés par les colonies. La France et l'Allemagne ne rattrapèrent leur retard qu'avec l'arrivée du chemin de fer.


Les limites du système énergétique actuel.

Notre système énergétique actuel repose majoritairement sur des filières à base d'hydrocarbure et sur une organisation fondée sur une économie de marché de type capitaliste. Son bon fonctionnement va être limité par le manque de ressources disponibles et le dérèglement climatique sachant qu'il est fort possible que le charbon et le bois se substituent au pétrole.

Le mode de contrôle social de l'énergie (l'économie de marché capitaliste) et sa remise en cause seront seulement un facteur aggravant.

Trois solutions s'offrent à nous : l'amélioration de l'efficacité énergétique des filières existantes (en cours), la création de filières nouvelles (en développement), l'extension de la zone de prélèvement (potentiel négligeable aujourd'hui).




Chapitre 7.


Les Energies alternatives au pétrole.



Toutes les sources d'énergie de remplacement ont probablement été identifiées aujourd'hui, même si nous ne savons pas en tirer parti. Toute la problématique en matière d'utilisation d'énergie primaire peut se résumer en la mise en œuvre de filières énergétiques, c'est-à-dire une série de transformations d'une forme d'énergie (primaire) en une autre forme d'énergie souhaitée.


Solliciter d'autres filières énergétiques.

Le faible prix du pétrole incite fortement à ne pas faire appel à d'autres filières.

Le principal inconvénient des énergies renouvelables réside dans leur intermittence (mis à part la biomasse et la géothermie). Une éolienne par exemple ne fonctionne que lorsqu'il y a du vent. L'électricité doit être transformée pour être stockée. Hors l'électricité se stocke mal. Le pétrole présente cet avantage de contenir de l'énergie mobilisable au moment souhaité, à l'endroit souhaité et de fournir facilement la forme d'énergie souhaitée.


Le gaz naturel sur les pas du pétrole.

Le gaz naturel est une ressource non renouvelable qui devrait atteindre son pic de production vers 2030. De ce fait il n'est pas une alternative. Il n'émet que 30% de moins de CO2 que le pétrole, est difficile à transporter et se stocke moins facilement.


Du charbon abondant mais polluant.

Les réserves de charbon s'élèvent à 192 ans de consommation au rythme actuel selon BP. Il reste l'énergie fossile la plus polluante.


Le nucléaire et ses stocks limités d'uranium.

Le montant des réserves d'uranium est une donnée difficile à obtenir du fait de son utilisation stratégique et militaire. C'est toutefois une énergie non renouvelable. La fission nucléaire pose de gros problèmes de sécurité sans parler du traitement des déchets radioactifs (durée de vie plusieurs centaines de milliers d'années). De nouvelles centrales sont à l'étude qui reposent sur les procédés de fusion et de surgénération.

La production d'énergie nucléaire présente la particularité intéressante de ne pas contribuer au dérèglement climatique. Autre avantage : la puissance délivrée (1000 mégawatts pour un réacteur).

L'électricité nucléaire est censée avoir un faible coût de production mais c'est partiellement faux. Il faut tenir compte de la complexité d'une centrale et de son mode de fonctionnement, des dépenses collatérales (sécurité, armée, police) et du coût lié à son démantèlement (15% du coût initial pour une durée de vie de 30 ans).



Prometteuse biomasse.


La biomasse englobe toute énergie en provenance de végétaux. Elle peut couvrir la quasi totalité des utilisations du pétrole. Toutefois sa quantité limitée ne suffira pas à le remplacer. L'utilisation de la biomasse à des fins énergétiques présente l'intérêt de provoquer peu de rejets de gaz carbonique. En effet, les végétaux absorbent lors de leur croissance le CO2 qui sera émis lors de leur combustion.


Le bois-énergie.

Les végétaux ligneux utilisés dans la filière bois-énergie sont diverse. En Europe il s'agit à plus de 50% de bois issu de l'exploitation forestière pour le chauffage, la production d'électricité et la cuisson des aliments.


Les biocarburants.

Il s'agit de carburants produits à partir de produits agricoles (colza, blé, canne à sucre…). Ecueil à éviter : l'agriculture intensive et les OGM.


L'hydraulique, la grande et la petite.

L'énergie hydraulique est utilisée depuis l'antiquité. L'avantage de l'hydraulique est de fournir de fortes puissances et surtout de stocker l'énergie dans les retenues d'eau. On retiendra comme inconvénient les dégâts écologiques générés par cette façon de produire de l'énergie et son intermittence saisonnière.



La thalasso-énergie ou le potentiel des mers et des océans


L'avantage de la thalasso-énergie est d'offrir des puissances électriques importantes dont le débit est prévisible. En revanche les coûts d'exploitation sont importants compte tenu de l'environnement corrosif du milieu marin.


L'énergie des marées.

Les marées créent un flux et un reflux qui provoquent un formidable dégagement d'énergie. Il existe des usines marémotrices en France.


L'énergie des vagues.

Les vagues sont créées par le vent. De nombreux projets expérimentaux sont en cours et les techniques employées sont nombreuses.


L'énergie des courants marins.

Le principe consiste à placer des éoliennes (hydroliennes) sous l'eau.


L'énergie thermique des océans.

Les rendements espérés sont faibles.



L'inconstante énergie éolienne.


En dix ans la puissance disponible à été multipliée par treize. L'inconstance des vents est un souci majeur. Les inconvénients sont d'ordre subjectif (pollution visuelle et sonore).



Le solaire, surtout pour la journée


Le flux annuel d'énergie qui arrive sur terre est environ 13000 fois supérieur à la consommation actuelle toutes énergies confondues. Les deux problèmes sont le stockage et les convertisseurs.


Les cellules photovoltaïques

Elles transforment l'énergie solaire en électricité. Leur rendement et les puissances délivrées sont faibles. Leur prix est élevé.


Les centrales solaires.

Elles délivrent de fortes puissances. Il en existe trois grands types (centrales à tour, paraboliques, à miroirs à auge). Principe : chauffer un fluide pour produire de l'électricité.


Solaire thermique.

Cette technologie consiste à capter la chaleur émise par le soleil pour chauffer de l'eau qui circule dans des canalisations.


Solaire passif et architecture bioclimatique.

Cette méthode consiste à adapter l'architecture des bâtiments pour capter les rayonnements solaires.



La géothermie


Le principe de base consiste à utiliser la chaleur du manteau terrestre. Il faut souvent forer des puits à grande profondeur (2000 mètres).




L'énergie des déchets et les bio-gaz.


A partir des sources diverses de déchets (agricoles, industriels, ménagers…) deux méthodes sont aujourd'hui utilisées à des fins énergétiques : la fermentation et l'incinération.


Les bio-gaz

Ils s'obtiennent par fermentation des matières organiques. Les déchets utilisés peuvent être d'origine animale (déjections…) industrielles (brasseries, sucreries, laiteries).


L'incinération des déchets

Chaque européen produit 1 kilogramme de déchets ménagers par jour. Leur pouvoir calorifique est faible et leur incinération provoque des désagréments.



Energie animal


Dans le règne animal l'espèce qui a le meilleur rendement (énergie investie/énergie fournie) est l'homme (20% de rendement). Ceci explique partiellement le recours à l'esclavage.



Chapitre 8


La nécessaire sobriété énergétique


L'efficacité énergétique, leitmotiv du XXIème siècle

La baisse régulière de la production des hydrocarbures va nous conduire à améliorer continuellement l'efficacité énergétique de nos sociétés. Cela revient à utiliser des convertisseurs plus économes et à adopter un mode de vie ou une organisation qui conduit à une plus faible consommation. Réduire notre consommation passe par la diminution du nombre de convertisseurs, la diminution de la consommation unitaire par convertisseur et le comportement des utilisateurs.


Les espérances de gains.

Elles se feront là où le pétrole est le plus utilisé. Les transports, le chauffage et la pétrochimie seront donc les plus touchés. Selon le commissariat général au plan il est possible de diviser par deux notre consommation en utilisant la technologie la plus économe du moment.


Les transports, chasse gardée du pétrole.


95% des moyens de transport utilisent du pétrole. Les alternatives présentent un potentiel très limité. Mieux vaut dans un premier temps conserver les moteurs thermiques actuels, les améliorer pour qu'ils consomment moins et utiliser des carburants de substitution comme les biocarburants ou les carburants de synthèse.


La voiture à hydrogène.

Le fonctionnement de la voiture à hydrogène n'est pas récent (1805) et pose de nombreux problèmes mais présente la caractéristique de ne rejeter que de l'eau dans l'environnement.

Problèmes liés à l'utilisation de l'hydrogène :

- l'hydrogène n'est pas une source d'énergie mais un vecteur énergétique (comme l'électricité). Il faut donc une source d'énergie pour le produire (hydrocarbure ou nucléaire).

- l'hydrogène est un gaz qui pour donner suffisamment d'énergie doit être fortement comprimé (entre 400 et 800 bars et aucun réservoir actuel ne tient cette contrainte sans devenir lourd et volumineux) ou alors liquéfié à –253°C (ce qui demande l'équivalent de 50% de l'énergie contenue dans le réservoir). De plus, les molécules d'hydrogènes sont tellement petites qu'elles passent à travers le métal.

- la propulsion peut-être soit à explosion (faible rendement) ou électrique (en utilisant une pile à combustible) et dans ce cas l'autonomie est limitée et la réalisation très coûteuse. Le nucléaire s'impose (multiplication du parc de centrales par deux).

Il paraît clair que l'hydrogène n'est pas une solution pour un avenir proche et probablement pas une solution du tout. L'engouement surprenant pour cette solution est liée au fait que ce gaz est utilisé pour la fabrication d'engrais pour l'industrie pétrochimique. Pratiquement tous les constructeurs automobiles ont des prototypes en cours.


La voiture à air comprimé

Ce type de véhicule propre aurait besoin d'un effort de recherche important. C'est une technologie très bien maîtrisée mais le moteur est bruyant et les rendements sont identiques aux moteurs actuels (20 à 25%).


La voiture électrique

Les principaux problèmes viennent du stockage et de la production d'électricité. Le temps de chargement des lourdes batteries est assez long et l'autonomie plutôt faible (100 kilomètres).


La voiture hybride

Les voitures à double propulsion essence/électricité présentent une solution viable. Elles offrent un rendement supérieur aux véhicules classiques mais sont plus cher à l'achat.


Durée de vie et survie des véhicules

Le temps de pénétration d'une innovation dans le parc automobile est de 25 ans. Ce délai comprend la conception, la modification et la mise au point des chaînes de montage, la distribution et la propagation à l'ensemble du parc automobile. Il est donné hors mesures incitatives (balladurette, juppettes…). Si l'on veut introduire un nouveau type de véhicule, par exemple à hydrogène ou électrique, les délais de fabrication seront rallongés.



Le carburant de la voiture de demain


En admettant que la solution la plus raisonnable et la plus rapide à mettre en œuvre consiste à conserver nos moteurs thermiques et à les améliorer encore, quel serait le carburant de demain ?


Les carburants synthétiques

Aujourd'hui c'est le gaz naturel et le charbon qui sont utilisés pour produire le GTL (gas to liquid) et le CTL (coal to liquid). Rendement médiocre et pollution.


Les biocarburants

La biomasse présente l'avantage d'être renouvelable et d'offrir un bilan neutre par rapport aux gaz à effet de serre. Les huiles végétales impliquent souvent les techniques de l'agriculture intensive.



Les moyens de transport les plus efficaces


Le moyen le plus économe de se déplacer est le vélo. La voiture occupe deux positions différentes selon le nombre de passagers. Pour les marchandises les moyens de transport les plus économes sont le train et le bateau (la production devrait donc se déplacer vers les côtes) mais ils nécessitent d'importantes infrastructures et obligent à suivre les voies tracées. Un report sur des moyens de transport plus sobres impliquerait d'accepter un ralentissement des échanges commerciaux.



De l'isolation à l'architecture bioclimatique


Les économies d'énergie qu'il est possible de réaliser dans le confort thermique de l'habitat sont très importantes. Elles passent par une meilleure isolation, l'architecture bioclimatique (capter l'énergie, la stocker et la répartir), les bâtiments à énergie positive (surplus d'énergie dégagée par certains bâtiments et redistribuée aux environnants moins avantagés).

L'industrie doit aussi réduire sa consommation d'énergie primaire (24% en France).



Chapitre 9


Vers un monde re-localisé


Comment s'organiser pour suivre le rythme soutenu que va imposer la déplétion (une baisse de 2% de pétrole par an soit une division par deux en 50 ans)? Le système économique actuel est optimisé pour solliciter une utilisation croissante des moyens de transport et raisonner à court terme. Une re-localisation va s'opérer, soit par hausse importante des prix du pétrole, soit par la quantité de pétrole disponible. L'aménagement du territoire et l'organisation des transports en seront modifiés.


La dynamique du capitalisme.

Notre système économique n'encourage naturellement pas à réaliser des économies d'énergie et à utiliser des énergies renouvelables. Il n'existe aucune intelligence globale du capitalisme qui ne s'arrêtera de lui-même que faute de ressources naturelles à épuiser. Il est devenu majoritaire grâce au développement des transports modernes et à leur faible coût ainsi qu'au développement des télécommunications favorisant ainsi les échanges mondiaux et la circulation du capital. Il est inutile d'espérer une baisse de la consommation de pétrole dans les transports avant que la déplétion ne crée une pénurie physique, les crises pétrolières n'ayant jamais suffi à freiner les transports.


Une dé-mondialisation partielle.

Dans un avenir proche il va être nécessaire de limiter les déplacements et de re-localiser les activités vitales. Le coût élevé du pétrole et de l'énergie va se répercuter sur les matières premières et les biens manufacturés. Le réseau de transport international va se rétracter lentement. Les télécommunications consommant peu d'énergie les idées continueront à circuler.


De l'intérêt du maintien de la cohésion sociale.

Les rapports de force employeurs / employés vont s'orienter vers d'autres enjeux (paiement du temps de transport…). On peut imaginer qu'à l'avenir l'homme travaille moins et mange bio. Les personnes les plus vulnérables vont être placées dans des situations de plus en plus difficiles et la question sociale du partage va prendre toute son importance.


Le commerce de proximité.

Le transport terrestres devenant de plus en plus cher, les marchés et épiceries de quartier ont un bel avenir devant eux. Internet servira probablement à mettre en relation les clients et les fournisseurs les plus proches.


L'exode urbain.

La campagne offrira des avantages qui pourraient la rendre plus attractive à long terme : de la nourriture à proximité avec des frais de transport réduits, de la biomasse utilisable comme carburant ou bois de chauffe, de l'espace pour installer des éoliennes et la possibilité d'appliquer des techniques d'architecture bioclimatiques avancées. Toutefois la ville semble pouvoir adopter un régime énergétique sobre (marche à pied, vélo, transport en commun, co-voiturage). En revanche la vie y sera sûrement plus onéreuse.


Une redistribution des pouvoirs énergétiques.

Avec les énergies renouvelables deux choses changent : le métier de fournisseur d'énergie ne consistera plus qu'à fournir un appareillage technologique relativement simple, ensuite, une fois l'installation en fonction, le consommateur est plus ou moins autonome (relation avec une collectivité territoriale pour la fourniture collective de son énergie).



Chiffres clefs


- production journalière en 2001 : entre 64 et 75 millions de barils

- production annuelle en 2001 : entre 23 et 27 milliards de barils

- réserves ultimes totales de pétrole conventionnel + non conventionnel : 2050 + 500

milliards de barils.

- réserves ultimes consommées fin 2004 : 940 milliards de barils

- Consommation annuelle dans le monde en 2005 : 27 milliards de barils

(les Etats-Unis absorbent le ¼ de le production).



Consommation d'énergie primaire dans le monde en 2003 (source AIE) :


Energie primaire

%

Charbon

21

Nucléaire

7

Renouvelable

1

Autres (petit bois, tourbe…)

6

Hydraulique

3

Pétrole

41

Gaz

21



Part des différentes énergies renouvelables dans l'Europe des quinze en 2002 (source : baromètre Eurobserver).


Energie

%

Biogaz et biocarburants

3

Géothermie

6

Hydraulique

36

Solaire et éolien

4

Bois énergie


51



Comparatif de la consommation des transports de marchandises au poids transporté (sources : observatoire de l'énergie)


Moyen de transport

Gramme équivalent pétrole par tonne par kilomètre

Transport maritime

3

Trains entiers

9

Transport fluvial

11

Poids lourds

80

Utilitaire moins de 3t

380

Avion long courrier

400

Avion court courrier

1 000

Part des différentes énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie primaire des pays de l'Europe des quinze en 2002 (source : Eurobserver).


Pays

%

Suède

27,80

Finlande

21,29

Autriche

21,12

Portugal

10,30

Danemark

6,93

France

5,42

Espagne

5,16

Grèce

4,50

Allemagne

3,71

Italie

3,47

Irlande

1,78

Pays-Bas

0,77

Belgique

0,57

Royaume-Uni

0,50

Luxembourg

0,48

Total U.E.

5,08



Emissions de CO2 en fonction de l'énergie contenue dans le combustible (source : Jean-Marc Jancovici)


Combustible

Emissions de carbone (pour une quantité identique d'énergie)

Surplus par rapport au gaz naturel

Gaz naturel

651

0%

Charbon (moyenne)

1123

73%

Coke de lignite

1233

89%

Pétrole, essence

830

27%

Fioul lourd

890

37%

Fioul domestique

856

31%

GPL

731

12%



Usages du pétrole dans le monde


Transports

50 %

Chauffage individuel et collectif

25 %

Production d'électricité

10 %

Pétrochimie

8 %

Agriculture

3 %

Autres

4 %




Vecteurs d'énergie


Vecteur

Avantages

Inconvénients

Hydrogène

Utilisation non polluante

Actuellement produit à partir d'hydrocarbures, ce n'est pas une source d'énergie. Très faible densité énergétique, stockage très difficile

Electricité

Transport pratique et propre

Ce n'est pas une source d'énergie. Difficile à stocker.



Comparatif de la consommation en kilomètres par passager de différents moyens de transport (sources : ADEME, SNCF, INRETS, Jancovivi)


Véhicule

Gramme équivalent pétrole par passager par kilomètre.

Vélo

1,5

Marche

4,5

TGV

15

RER

18

Métro Paris

18

Voiture (4 passagers)

19

Train rapide national

19

Autobus

24

Train régional

30

Avion long courrier

50

Voiture (1,3 passagers)

58

Avion court courrier

80



Principaux avantages et inconvénients des différentes sources d'énergie primaire et des principaux vecteurs énergétiques.



Source



Avantages


Inconvénients

Pétrole

Stockage très facile, coût faible (jusqu'à présent)

Déplétion proche et émission de CO2

Gaz naturel

Stockage assez facile, coût faible(jusqu'à présent)

Déplétion assez proche et émission de CO2

Charbon

Disponible en grande quantité

Fortes émissions de CO2

Nucléaire

Pas d'émission de CO2, forte puissance

Réserves limitées, déchets, coûts cachés, manque de souplesse, sécurité

Eolien

Coût de fonctionnement relativement faible

Intermittence

Hydraulique

Faible coût et forte puissance

Nombre de sites limités, dégâts environnementaux et coût élevé des investissements

Thalasso-énergie

Production de forte puissance et prévisible

Coût d'entretien élevé à cause des agressions du milieu marin

Solaire photovoltaïque

Peut être installé partout (installations isolées)

Coût de fabrication très élevé et rendement faible

Solaire photovoltaïque

Bon rendement, installations simples, potentiel important

Inconstance de la production d'énergie

Géothermie

Source d'énergie constante et de forte puissance

Nombre de sites disponibles limité, corrosion de l'eau géothermale

Bois et biomasse

Possibilité de stockage, bilan émission CO2 très faible

Capacités limitées par la surface des terres disponibles